Scouts Godefroy de Bouillon
1ère LYON
FÉDÉRATION DES SCOUTS ET GUIDES
GODEFROY DE BOUILLON
LA LOI SCOUTE
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LE SCOUT MET SON HONNEUR À MÉRITER CONFIANCE.
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LE SCOUT EST LOYAL À SON PAYS, SES PARENTS, SES CHEFS ET SES SUBORDONNÉS.
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LE SCOUT EST FAIT POUR SERVIR ET SAUVER SON PROCHAIN.
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LE SCOUT EST L’AMI DE TOUS ET LE FRÈRE DE TOUT AUTRE SCOUT.
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LE SCOUT EST COURTOIS ET CHEVALERESQUE.
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LE SCOUT VOIT DANS LA NATURE L’OEUVRE DE DIEU, IL AIME LES PLANTES ET LES ANIMAUX.
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LE SCOUT OBÉIT SANS RÉPLIQUE ET NE FAIT RIEN À MOITIÉ.
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LE SCOUT EST MAÎTRE DE SOI, IL SOURIT ET CHANTE DANS LES DIFFICULTÉS.
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LE SCOUT EST ÉCONOME ET PREND SOIN DU BIEN D’AUTRUI.
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LE SCOUT EST PUR DANS SES PENSÉES, SES PAROLES ET SES ACTES.
Les dix articles de la loi énoncent des faits, des définitions.
Le Chef nous dit : "Voilà ce qu'est un scout : homme d'honneur loyal, dévoué, courtois, bon, joyeux, obéissant, pur…".
Au garçon de se juger, de juger sa conduite et de voir si elle répond à ce qu'il est.
Or, ceci, c'est l'attitude même du chrétien telle que la définit Saint Thomas d'Aquin.
Il nous dit, lui aussi, avant toutes autres choses : "Voici ce que vous êtes : l'image de Dieu ;
l'immense vie divine vous est donnée : à vous de vous conduire en conséquence".
Suivre la loi, ce n'est pas s'atteler un fardeau détestable,
mais c'est se préparer une destinée normale et heureuse, c'est se préparer à penser et à agir librement !
Le scout met son honneur à mériter confiance
En premier lieu, la franchise. La loi dit équivalemment aux nouveaux venus : un honnête homme ne ment pas. Nous vous traitons en homme. Il est entendu que nous avons confiance. Comme disait un secrétaire des scout de Londres, « nous leur apprenons que leur parole vaut une parole de Roi ».
Un scout qui mentirait pourrait être invité à rendre son insigne ou même à se retirer de l'association.
Outre ce qu'il y a d'éminemment éducatif à paraître n'imaginer même pas que l'enfant puisse mentir, cette entente préalable est indispensable à l'existence même du système. Si le scout n'a pas assez de principe intérieur pour être parfaitement franc et honnête, la surveillance devra être resserrée au détriment de la formation à la liberté et à l'initiative, et l'on retombe dans ce genre de discipline qui a pour axiome fondamental la défiance du supérieur envers l'inférieur.
Nous, scout, nous estimons au contraire, dit Baden-Powell, que la seule discipline qui dure est celle qui vient de l'intérieur. Et voici comment nous procédons : on apprend à l'enfant ce que c'est que l'honneur, ce que c'est que la conscience. Après quoi on lui fait un point d'honneur de faire tous ces efforts pour accomplir ce que sa conscience lui indique comme devoir.
Cela n'a l'air de rien ou de phrases ? Essayez : cela rend et, qui plus est, cela entre dans l'âme de l'enfant y reste pour la vie.
Et voilà qui sonne français et chrétien.
Le scout est loyal à son pays, à ses parents, à ses chefs et à ses subordonnés
« Il doit leur être fidèle à travers tout, contre tout ennemi ou même contre qui en dirait du mal. »
C'est le loyalisme.
Ce loyalisme n'entraîne pas nécessairement l'obéissance aux ordres, et c'est pourquoi l'article 2 ne se confond pas avec l'article 7. Il est d'abord et surtout, la fidélité à l'institution, à l'autorité comme telle : « Je ne trahirai pas, je maintiendrai. » Il correspond assez bien à ce que l'on nomme, en style de collège, « le bon esprit », qui cependant contient peut-être une plus grande part de docilité intellectuelle : en principe, on donne raison au maître, quel qu'il soit. Si on ne le peut, on tâche de se taire, et s'il est impossible de se taire, si on croit devoir garder son franc-parler et son franc-juger, ce ne sera jamais pour ébranler l'autorité elle-même.[1] Le scout est donc un homme sur qui on peut compter. Il est « est loyal serviteur », comme l'écuyer de notre Bayard, et si on l'a pour chef, on sait qu'on ne sera pas « lâché » par lui.
Nous entrevoyons déjà la portée de cette règle, et comment elle est de celles qui contribuent le plus à la formation civique de l'enfant. Un scout fidèle à sa loi ne peut pas, par exemple, participer à une grève injuste. Bien comprise, ces deux petites lignes sur le loyalisme ne sont pas sans retentissement social…
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« Soyez loyal à votre mère quand on la critique devant vous. Défendez-la si un camarade vous dit par exemple : c'est joliment embêtant que ta mère ne te laisse pas faire ceci ou cela. Soyez assez virils pour répondre carrément : je suppose qu'elle a ses raison et qu'elle préfère ne pas me les donner. (The scout, 13 septembre 1913) page 42.
Le scout est fait pour servir et sauver son prochain
Ce devoir passe avant tout le reste, fallût-il sacrifier son plaisir, sa commodité, sa sûreté personnelle. Le scout doit en toute circonstance être prêt à opérer un sauvetage, à secourir la victime d'un accident. Et il doit faire tous ces efforts pour accomplir chaque jour une Bonne Action si modeste soit-elle.
Tel est le mot d'ordre, le fond même du scoutisme : servir. « Pas de jours sans un exploit qui le couronne », dit le héros de Shakespeare. C'est le dévouement à toute réquisition et sans réquisition. Il faut donc que le scout acquiert deux choses : en premier lieu l'esprit de dévouement, puis les connaissances pratiques, secourisme, débrouillardise, qui permettent de se dévouer avec intelligence. Créons des compétents, pour multiplier les dévoués, car ce qui manque à tant d'hommes pour devenir tel, ce n'est pas le courage et la générosité, c'est le savoir-faire. On n'aime à faire que ce que ce que l'on sait bien faire.
Cet apprentissage du dévouement, c'est l'œuvre de la « Bonne Action Quotidienne ».
Le scout n'est pas en règle avec sa loi dès qu'il peut se dire le soir qu'il a accompli quelque chose de bien, une action bonne, dans sa journée. A ce compte, prière, travail consciencieux, résistance à une tentation, œuvres excellentes et nécessaires, suffiraient, mais c'est le dressage personnel au dévouement qui est la fin propre de cette prescription[1].
Le texte de la règle détermine sans possibilité d'erreur le sens de l'expression « Bonne Action ». Il s'agit d'un service à rendre, d'un acte qui requiert donc toujours un minimum de dévouement :
« Faire sa B.A. », c'est, par exemple, aller chercher la provision de bois d'une voisine, indiquer la route à l'étranger et l'accompagner jusqu'à ce qu'il soit sur le bon chemin, aider un vieillard à pousser une charrette à bras en montant la côte, sacrifier une réunion scoute pour porter jusqu'à la gare, à trois kilomètres, la valise très lourde d'un monsieur encombré de deux paquets (exemples authentiques).
Et naturellement, défense de rien accepter, en remerciement ou un pourboire, même un centime ! Il n'est même pas requis que le bénéficiaire de la bonne action nous soit connu : enlever de la chaussée un pavé déplacé qui risque de faire broncher un cheval, refermer la barrière d'une pâture où se trouve le bétail, cela compte.
Oh ! Evidemment ce sont là petites choses, mais peu à peu le scout s'entraîne, le pli se prend : l'enfant en vient à ne plus se croire autorisé à dénouer son foulard que pour compter les actions qui lui ont coûté du temps ou de la peine, et il ne se contente pas d'en faire une et puis de croiser les bras : non, à l'affût de l'occasion, toujours sur le qui-vive.
Il écoute partout si l'on crie au secours.
Parfois, il a la chance de pouvoir noter : « lundi : arrêté une voiture parce qu'un petit aurait été écrasé » ; un autre jour, tel jeune assistant, malgré son horreur du sang, panse en pleine rue un malheureux qui vient d'être écrasés par un tombereau : « Je n'aurais jamais eu le courage de le faire, si je n'avais été scout », avoue-t-il ensuite. D'autres fois, c'est l'accident, non pas secouru, mais empêché, même avec un vrai risque personnel, comme le firent ces deux petits scouts qui, voyant brûler vif un de leurs camarades, sans se soucier des grenades dont celui-ci avait les poches pleines, au lieu de se sauver affolés comme les autres témoins de l'accident, se précipitèrent sur la victime et réussirent à lui ôter sa veste et à éteindre ses vêtements[2] . Voilà où mène « la Bonne Action Quotidienne, si modeste soit-elle », et il n'y a pas plus à en sourire que ceux qui n'ont pas touché du doigt les transformations qu'elle accomplit dans des âmes d'enfants.
Je me suis étendu un peu sur cette deuxième règle : est cardinale dans le système. La valeur d'une troupe se mesure, non à la multiplicité des brevets conquis, mais à son estime et à la pratique de la Bonne Action.
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Attention à la méprise. Elle est double : il ne s'agit point de proposer simplement un acte bon moralement et de n'en proposer qu'un par jour. La religion catholique demande la soumission constante dans tous les actes de sa vie au surnaturel...
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Ce sauvetage à mérité à ses jeunes auteurs la croix de bronze des scouts catholiques de Belgique.
Le scout est l’ami de tous et le frère de tout autre scout
Deux mots règlent l’attitude envers les étrangers et envers les autres scouts.
1°. Envers les inconnus : « ami de tout le monde », c’est le surnom que s’était acquis le jeune Kim, le héros de Kipling, souvent proposé comme modèle au scouts anglais[1]. - Non qu’il faille prodiguer les marques de bienveillance et perdre en profondeur ce qu’on semblerait gagner en surface, mais le scout doit être tel que chacun sente que, le jour venu, c’est en lui qu’il trouvera l’ami sur qui s’appuyer.
2). Envers les autres scouts : pure et simple fraternité chrétienne. Cela ne veut pas dire que, habituellement et par principe, on mélange dans la même troupe des enfants de différentes conditions. Tel n’est pas l’ordinaire. Le sens de la règle et celui-ci :
« Quand un scout en rencontre un autre, même si celui-ci lui est inconnu, il doit lui adresser la parole et l’aider à accomplir sa mission s’il est de service, ou lui donner de la nourriture ou tout ce dont il pourrait avoir besoin... un scout ne doit jamais être un snob. Le snob et celui qui méprise ceux qui sont plus pauvres que lui ou qui, plus pauvres, jalouse les plus riches. »
Il n’y a donc pas de différence entre scout riche et scout pauvre, entre une troupe patronnée par un lord qui fournit son équipement est un drapeau de soie, et une troupe fondée par un employé du bureau, qui n’a qu’un drapeau d’étamine et qui tire le diable par la queue.
Troupe, drapeau ou scout, l’un vaut l’autre ; et dans les concours et les fêtes, le niveau social de la troupe ou de l’individu n’entre pas en considération ; on ne tient compte que d’une chose, de la valeur de son scoutisme.
Sans s’appeler « frère » officiellement, on vit dans l’atmosphère d’une grande famille où l’esprit fraternel n’est pas un vain mot. « Fraternitatem diligite ». Ce précepte de Saint Pierre[2] n’est pas lettre morte chez les vrais scout, de quelque pays qu’il soient.
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Modèle d'esprit d'observation et de sens pratique, soit ; car au point de vue moral il y aurait de fortes réserves à faire sur le personnage.
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Pierre XII, 17.
Le scout est courtois et chevaleresque
« Courtois », - « j’ai regret que ce mot soit trop vieil aujourd’hui », chez nous du moins. On enseigne encore aux enfants à être poli ; il paraîtrait exagéré ou archaïque de les former à cette politesse supérieure qui a nom courtoisie. « Etre courtois, dit fort bien Mgr Butt dans son livre de prières, c’est se conduire comme ceux qui sont à la cour du roi. »
« N’oubliez pas que vous êtes au service du Roi des rois, que vous servez dans la personne de ceux qui ont besoin de votre assistance. Traitez les donc non seulement avec politesse, mais avec respect. Un scout est courtois. Respectez Jésus-Christ en eux et ne vous permettaient pas de libertés, avec personne. »
Le scoutisme, en effet, se propose de former non des hommes des bois, mais des gentilshommes. Il y réussit. J’ai presque toujours été frappé de la distinction et de la courtoisie des scout anglais à qui j’adressais la parole, si modeste, si faubourienne que fût leur origine. Et l’on sait si les bouges et les docks de Londres fournissent des produits raffinés[1] !
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Dans un omnibus un gamin de quinze ans, aux vêtements sales, la figure et les mains noires de suie est le premier à se lever et à offrir sa place à une dame, bien que les messieurs « chics » ne manquassent point dans l’assistance. « Le seul gentleman, c’étaient ce boy » conclut Baden-Powel. Etait-il scout ? En tout cas, il s’est conduit en scout ».
Le scout voit dans la nature l’œuvre de Dieu
Certains disent que nous avons ici le « Made in England » imprimé sur la Loi, la preuve qu’elle vient « du seul pays où il fasse bon d’être roi ou cheval ». Mais rien ne nous empêche, nous catholiques, d’y retrouver l’influence de St François d’Assise et de sa prédilection pour nos sœurs les alouettes et notre frère le loup de Gubbio[1]. En tous cas, l’idée est excellente et opportune. Il est notoire que les enfants, surtout les enfants du peuple, sont souvent cruels dans leurs jeux. Entraver le développement de leurs instincts barbares, leurs apprendre les soins à donner aux animaux domestiques, le cheval, l’âne, le chien, n’a rien de superflu.
D’autre part, les publications scoutes n’invitent pas à la sensiblerie à l’égard de nos soi-disant « frères inférieurs ».
Le scout évite cependant de les faire souffrir et ne tue que les animaux malfaisants ou ceux qui doivent servir à son alimentation. Dans l’esprit du législateur, cette règle repose sur un fondement religieux : on doit respecter la vie, présent de Dieu et tous les êtres vivants, créatures de Dieu[2].
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Lire à ce sujet : « L’Eglise et la Pitié envers les animaux » Recueil de textes originaux tirés des pères et de la vie des saints, par la marquise de Rambures, Paris, Lecoffre 1908.
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Roland Phillips après avoir rappelé qu’on doit traiter les animaux avec bonté et respect (comme créatures de Dieu), ajoute : « Je sais bien que si que si un lion rencontrait le Chef Scout dans la jungle, il le traiterait autrement, mais voilà, les lions ne sont pas à l’école primaire, et on ne leur a pas appris la loi scoute ».
Le scout obéit sans réplique et ne fait rien à moitié
« Même si l’ordre reçu ne lui plait pas, il doit l’exécuter comme soldats et marins, parce que c’est son devoir. Il présentera ses raisons après, mais il doit obéir immédiatement : c’est ce qui s’appelle discipline. »
« Si jamais, pourtant, continue Roland Philipps, si jamais on vous donnait un ordre mauvais ? Alors, dites-vous que c’est peut-être un grand moment de votre vie. Rappelez-vous que la première de vos promesse, c’est l’accomplissement de vos devoirs envers Dieu. Si un jour donc vous vous trouvez en face de ces deux ordres contradictoires, vous ferez votre devoir envers Dieu plutôt que d’obéir à l’homme. »
On ne peut donc accuser l’obéissance scoute d’être « aveugle » ou de s’exercer aux dépens de l’autorité des parents. Elle n’est que ce qu’il faut qu’elle soit ; elle n’exige rien que ne demande, chez nous, le règlement de n’importe quel collège chrétien[1].
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NDLR : Le père Sevin écrit en 1930 !
Le scout est maître de lui, il sourit et chante dans ses difficultés
Les premières rédactions portaient « en toutes circonstances ». Il est probable que certains se croyaient toujours obligés de toujours aller sifflotant un air quelconque. Le texte de 1914 a modifié en précisant. C’est dans les difficultés, les contrariétés, que le scout est averti d’avoir à « garder le sourire ».
« Quand il reçoit un ordre, il obéit joyeusement et rapidement et non avec la lenteur d’un chien qu’on fouette. Des scouts ne doivent pas grogner à la fatigue ; dans leurs embarras, ils ne doivent ni pleurnicher, ni s’attraper mutuellement, ni jurer, mais ils doivent conserver leur sourire et continuer à siffloter. Quand vous venez de manquer votre train, ou que l’on vient de vous écraser le pied, ou dans n’importe quelles circonstances désagréables, forcez-vous à sourire immédiatement, sifflez un air et cela vous remettra d’aplomb.[1] »
En bon psychologue, le Chef Scout s’est arrêté à la formule concrète :il sait l’influence du physique sur le moral. Souriez, sifflez un chanson :découragement ou mécontentement s’envoleront sur les doubles croches. C’est moins surnaturel que le conseil de St Jacques : « Si l’un de vous est triste, qu’il prie[2] », mais l’un n’empêche pas l’autre, et puis l’apôtre concluait : « et si vous êtes de bonne humeur, chantez ! »
Le huitième article est une école de maîtrise de soi.
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Scouting for boys
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NDLR : Jc. V, 13.
Le scout est économe et prend soin du bien d’autrui
« C’est à dire, il met de côté tous les sous qu’il peut, et place son argent. Lorsqu’il sera sans ouvrage, il aura de quoi vivre sans être à la charge des autres, ou bien il pourra le dépenser pour subvenir aux besoins de son prochain.[1] »
Il ne s’agit pas simplement d’amasser une tirelire avec l’intention d’en dépenser le contenu quand on aura atteint la somme désirée. (…) Pour qu’il s’habitue à ne pas gaspiller ses ressources et à prévoir l’avenir, il lui est interdit de se reposer sur la charité publique. L’article 61 du Règlement Général défend aux scouts de quêter des fonds pour leur troupe, ou pour toute autre fin[2]. Dressé à donner, à payer de sa personne en tout, il préfère, envers la société comme envers le prochain, être créancier que débiteur. Qu’il ait donc le souci de se suffire, et la fierté de ce qu’il possède et de ne rien demander.
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Scouting for boys
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C’est la quête en tant que quête et non les appels de fonds, qui est interdite, et les organisateurs en donnent trois raison : la première, mettre en garde l’enfant contre le penchant de demander ce qui lui est nécessaire, plutôt que de le gagner ; la seconde, ne pas l’exposer à des tentations délicates en matière de probité ; enfin, rendre impossible l’escroquerie « à la scoute » : puisque les scouts ne quêtent pas, un solliciteur déguisé en scout est nécessairement suspect.
Le scout est pur dans ses pensées, ses paroles et ses actes
« C’est à dire, ajout Baden Powell, il méprise le jeune serin qui raconte des saletés, et, pour lui-même, il ne cède à la tentation, ni d’en parler, ni d’y penser, ni d’en faire. Un Scout est pur de corps et d’âme, il est viril.[1] »
Cette paraphrase toute militaire ne laisse place à aucune équivoque, ne mentionne pas la propreté du corps, et ne déguise pas la pureté sous le mot vague de respect de soi. C’est bien de la « belle vertu » qu’il s’agit. Il est excellent qu’on ait osé l’appeler par son nom, et proscrire les conversations et les pensées aussi bien que les actes qui lui seraient contraires[2].
C’est une vraie campagne pour la pureté que les fondateurs du scoutisme ont entreprise et il est visible que la question les préoccupe grandement. On peut regretter qu’ils ne la posent pas toujours assez nettement sur son vrai terrain et s’inspirent parfois peut-être plus de considérations d’ordre social, préservation et relèvement de la race et de l’individu[3],que de raisons d’ordre surnaturel et chrétien.
Toutefois, s’il semble croire un peu trop à la valeur curative ou préservative d’une initiation qu’ils veulent d’ailleurs prudente et réservée, du moins ne peut-on douter de l’excellence de leurs intentions. (…).
La pratique répond à a théorie. Les romans d’aventure et les nouvelles publiées dans le journal officiel des scouts sont irréprochables et souvent ne contiennent même pas d’héroïne. Je dirais volontiers qu’ils sont trop « matter-offact » pour s’accorder de cet idyllique superflu.
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Scouting for boys
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Il paraît que tout au début, la loi scoute ne comprenait que neuf article. On demanda à Baden-Powell pourquoi il n’y avait pas fait figurer la pureté. « Mais parce que la pureté est la chose la plus importante du monde, répondit-il ; l’inscrire à côté de l’économie ou de la bonté envers les animaux semblerait la mettre sur le même plan que ces choses secondaires. » Cependant, après réflexion, il finit par ajouter la règle dixième, en disant : « Je crois que si un garçon a le courage de l’observer, il sera capable d’observer les neuf autres. »
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Cf. Scouting for boys